Le travail du cuir | Blog MT

Le mot « cuir » vient du latin « corium » ayant pour signification une « peau animale débarrassée de la chair et rendu imputrescible, généralement par tannage ».
Le traitement de la peau animale permet donc de la conserver même en présence d’une humidité élevée. Mais alors comment passe-t-on de la peau animale brute à du cuir ?

D’où vient le cuir ?

Le cuir est fabriqué à partir de la peau d’animaux, généralement de bovins comme les vaches. Cependant, d’autres animaux tels que les moutons, les chèvres, les porcs et même des reptiles comme les crocodiles peuvent également être utilisés pour produire du cuir. Le processus de fabrication du cuir implique le traitement chimique de la peau brute pour la rendre durable, résistante et apte à être utilisée dans la fabrication de divers produits tels que des chaussures, des sacs, des vêtements et des meubles.

On trouve différentes variétés de cuir (plus de détails dans notre article « Les différents types de cuir ») :

  • Cuir brut : peau brute non préparée, non traitée
  • Cuir de Russie : cuir solide, souple et étanche de vache
  • Cuir bouilli : pour fabriquer notamment des tabatières
  • Cuir corroyé : fait de plonger les peaux dans l’eau en les foulant avec les pieds pour les assouplir
  • Maroquins : peaux de chèvre tannées au sumac

👉 Intéressé(e)s par la maroquinerie ? Découvrez notre article sur « L’histoire de la maroquinerie »

 

Comment travailler le cuir ?

 

Conservation des peaux

Les peaux sont d’abord salées dans le but de retirer toute l’eau des tissus et donc de ralentir leurs dégradations. Les peaux sont ensuite disposées de façon à faciliter l’écoulement de la saumure (la température idéale du local de stockage pour améliorer la conservation des peaux est de 10°C).

Les peaux sont ensuite dessalées (généralement 2 semaines après) avant d’être pliées, rangées puis triées en fonction notamment de leur épaisseur, du nombre de défauts, etc.

 

Travail de rivière

Le travail de rivière permet de transformer les peaux brutes en peaux prêtes à être tannées. Cette étape est composée de 5 phases :

  • Le trempage : la peau est trempée plusieurs fois
  • L’épilage : retrait chimique des poils et de l’épiderme
  • L’écharnage : retrait du tissu sous-cutané
  • Le confitage : élimination de l’élastine grâce à des enzymes
  • Le picklage : acidification et salaison des peaux pour préparer le tannage

 

Tannage

Le tannage est « l’opération qui consiste à transformer la peau d’animal en cuir grâce à des tanins, substances de différentes natures qui permettent de passer d’une peau putrescible, sensible à l’eau chaude et très hydratée à une matière imputrescible, résistante à l’eau chaude et peu hydratée ».

Il existe 3 techniques traditionnelles qui peuvent être utilisées pour tanner les peaux d’animaux :

  • Tannage végétal : cette méthode utilise des tanins naturels extraits de plantes, comme le chêne, le mimosa, ou la quebracho. Le processus est lent, mais il produit un cuir respirant et durable.
  • Tannage minéral : en utilisant des sels de chrome, ce processus permet d’obtenir un cuir plus souple et résistant à l’eau. Cependant, le tannage au chrome a suscité des préoccupations environnementales en raison des déchets toxiques produits.
  • Tannage au sel : une méthode ancienne qui utilise du sel pour traiter la peau, créant un cuir plus ferme. Cependant, cette technique est moins courante aujourd’hui.

👉 Pour en savoir plus sur le tannage, découvrez notre article sur ce sujet.

 

Corroyage et finissage

Le corroyage du cuir, également appelé apprêt ou finissage, est une étape cruciale du processus de fabrication du cuir. Après le tannage, qui transforme la peau brute en cuir, le corroyage intervient pour améliorer les propriétés esthétiques et fonctionnelles du cuir. Cette phase de traitement donne au cuir sa texture, son aspect final, et le rend apte à être utilisé dans la fabrication de divers produits.

Voici quelques aspects du corroyage du cuir :

  • Assouplissement : le corroyage peut impliquer l’assouplissement du cuir pour améliorer sa souplesse et sa malléabilité. Cela rend le cuir plus facile à travailler pour la fabrication de produits tels que des vêtements, des chaussures ou des accessoires.
  • Lissage : le processus de corroyage peut inclure le lissage du cuir pour obtenir une surface plus uniforme. Cela contribue à améliorer l’aspect esthétique du cuir, en éliminant les irrégularités et en créant une texture plus homogène.
  • Coloration : pendant le corroyage, le cuir peut être teint ou coloré pour lui donner la teinte souhaitée. Les teintures peuvent être appliquées de manière uniforme pour obtenir une couleur constante sur toute la surface du cuir.
  • Finition : le cuir est souvent fini avec des produits spéciaux pour lui donner des caractéristiques spécifiques, telles que la résistance à l’eau, la résistance aux rayures, ou un aspect brillant. Ces finitions dépendent de l’utilisation prévue du cuir.
  • Grain : le corroyage peut également influencer la visibilité du grain du cuir. Certains types de cuirs conservent leur grain naturel, tandis que d’autres peuvent être corroyés pour masquer ou accentuer le grain, en fonction des préférences stylistiques.
  • Contrôle de l’épaisseur : le corroyage permet de contrôler l’épaisseur du cuir, en le laminant ou en le divisant selon les besoins spécifiques du produit final.

En résumé, le corroyage du cuir est une étape de finition essentielle qui donne au matériau sa forme finale, son apparence et ses propriétés spécifiques en fonction de son utilisation prévue. Cette phase du processus de fabrication du cuir joue un rôle crucial dans la transformation du matériau brut en un produit fini de haute qualité.

 

En conclusion, la production de cuir est une industrie ancienne qui remonte à plusieurs millénaires. De nos jours, elle est réalisée à l’échelle mondiale, avec des centres de production majeurs dans des pays comme l’Inde, la Chine, le Brésil, les États-Unis et d’autres régions du monde. La demande de cuir est présente dans de nombreux secteurs, bien que des préoccupations environnementales et éthiques aient conduit à une recherche croissante de matériaux alternatifs et à des pratiques de production plus durables dans l’industrie du cuir.

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